14/10/2015

Une jeune bijoutière passionnée part à la conquête de la Côte d'Ivoire

D’une manière générale, la presse économique et financière a tendance à mettre à l’honneur de véritables capitaines d'industrie, à l’instar du milliardaire nigérian Aliko Dangote ou du magnat sud-africain Patrice Motsepe, ce qui paraît plus que justifié, car elle permet à de porteurs de projet lambda de s’identifier à ces personnages publics et d’en constituer une source supplémentaire de motivation pour mener leur start-up ou leur PME vers le succès.
A l’inverse, de nombreux entrepreneurs, parmi lesquelles des personnes avec qui j’ai pu échanger via www.McKenson-invest.com et en dehors de la plateforme en ligne, sont animés par la rage de vaincre mais peinent à gagner en visibilité. Certes, leur concept ne présente pas un caractère innovant ou n’est pas l’invention du siècle ; toutefois il semble présenter un potentiel commercial gigantesque.

Start-up & Co donne la parole à de jeunes patrons de toute nationalité ayant déjà testé leur idée, mais ayant besoin de faire passer leur entreprise à un stade de développement plus avancé et convaincre des investisseurs potentiels de la viabilité de leur projet. A travers leur parcours, vous serez en mesure de mieux appréhender les raisons de leur succès – ou leur échec – leurs atouts, leurs points faibles, leurs doutes, les difficultés auxquelles ils sont confrontés…
Nous vous présentons Madame Kitasso N'gatta Nina-Irène, Directrice générale de la Bijouterie aux parures Schekina, une jeune femme entrepreneur en Côte d’Ivoire, un pays en pleine renaissance économique.


Start-up & Co : Bonjour Irène. Pouvez-vous présenter votre parcours, ainsi que votre équipe ?

N'gatta Nina Irène Kitasso : Après avoir effectué ma scolarité au Lycée Municipal d'Adiaké,  une ville située au sud-est de la Côte d'Ivoire, j’ai suivi en trois ans une formation en bijouterie à l'Ecole Ivoirienne de Bijouterie et Métier Annexes à Abidjan. J’ai d’abord créé un commerce de denrées diverses avant de me lancer véritablement dans la bijouterie en mettant sur pied un atelier qui a mené à la création de la « Bijouterie aux parures Schekina » en 2008.
Je m’appuie sur des collaborateurs-clé compétents pour gérer ma boutique :

-   Konan Koffi Norbert, responsable financier et de production, diplômé en BTS banque,

-   Essoh Esmel Paul, responsable technique et des projets, diplômé en BTS option Travaux publique,

-   Zadi Oble Maxime,  technicien décorateur d'art, 

Je dispose également de deux ouvriers qualifiés.



Start-up & Co : la Bijouterie aux parures Schekina en quelques mots. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre société ?

N.N.I.K : La Bijouterie aux parures Schekina est une entreprise de fabrication et de vente de bijoux de haut de gamme ou à bas prix. Elle fournit également des services relatifs aux cérémonies de mariage, d’où la fabrication d'alliances. Mes collaborateurs et moi-même avons utilisé le nom "schekina" pour attirer la gloire de Dieu sur notre activité et sur nos clients. Notre vocation est d'aider les personnes à acquérir des bijoux à moindre coût et faire la promotion de l'artisanat par la bijouterie.


Start-up & Co : Lorsque vous étiez enfant ou adolescente, que rêviez-vous de faire plus tard ?

N.N.I.K : Je suis passionnée par l’entrepreneuriat depuis toute petite. J’ai pris exemple sur mon grand-père, un entrepreneur qui a réussi sans avoir obtenu le moindre diplôme.
Dès ma tendre enfance, je développais inconsciemment des attitudes dignes d’un entrepreneur aguerri : déjà à l'école primaire, j’utilisais l’argent dédié à mon petit déjeuner pour acheter des friandises en vue de les revendre un peu plus cher, de telle sorte d’obtenir un bénéfice. Je ne souhaitais pas trop dépendre de mes parents, dont la situation financière était de plus en plus difficile. Très tôt, j’avais compris que le fait d’entreprendre est le meilleur moyen de réussir dans la vie, en optant pour l’une des deux solutions : soit en concrétisant une idée qui vous travaille depuis longtemps ou bien en faisant des études à l’université ou dans une école de commerce qui encouragent la création d'entreprise.


Parallèlement à l’entrepreneuriat, je rêvais également de devenir magistrat.


Start-up & Co : Comment avez-vous eu l’idée de lancer votre concept ? Qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre entreprise ?

N.N.I.K : Mes collaborateurs et moi-même sommes partis du constat que les bijoutiers européens présentaient des catalogues qui n’accordaient pas ou très peu d’importance aux objets d'art,  potentiellement « plus vendeurs ». D’autre part, la plupart des bijoutiers africains faisaient totalement l’impasse sur les catalogues qui doivent permettre de montrer l’étendue de leur gamme et qui donnent l’occasion aux clients de préparer avant de se rendre à la boutique qui non seulement ne faisaient pas de catalogues pour faire la promotion de leurs produits. De surcroit, ils négligeaient la phase de finition  qui confère pourtant aux bijoux leur éclat final et leur raffinement. Plus alarmant, ils travaillaient dans le secteur informel et le prix des bijoux n’était pas adapté au pouvoir d'achat des clients locaux. Nous avions été motivés par notre désir de vouloir trouver des solutions aux problèmes que je viens d’énumérer.


Start-up & Co : Quelle est votre clientèle cible ?

N.N.I.K : les personnes de tout âge, les femmes qui s’offrent des bijoux, la gente masculine…


Start-up & Co : Pouvez-vous décrire une journée-type que vous vivez en tant qu’entrepreneur ?

N.N.I.K : Une journée-type ? Réception des commandes, accueil de clients, fabrication des bijoux, travail de prospection … Cela peut engendrer du stress à mes troupes et moi-même, surtout lorsque nous n’arrivons pas à honorer une commande importante. A contrario, toute l’entreprise se sent joyeuse quand les colis sont livrés à temps ou lorsque les clients nous manifestent une grande satisfaction.


Start-up & Co : Comment vous démarquez-vous de vos concurrents ?

N.N.I.K : Nous nous démarquons de nos concurrents en privilégiant l'optimisation de notre démarche qui va dans le sens de la satisfaction de nos clients et un service de qualité hors pair.



Start-up & Co : Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontée lors du démarrage de votre société ?

N.N.I.K : Tout d'abord nous avions manqué de moyens matériels et financiers proportionnels à l’ambition du projet. D’autre part, je me suis rendue compte que je devais parfaire mes connaissances entrepreneuriales, managériales et techniques.



Start-up & Co : Comment vous y êtes-vous prise pour combler vos lacunes ?

N.N.I.K : Je me suis mise à  lire des magazines consacrés à l'entrepreneuriat tels que «Management » , « l' Entreprise » , « Amina », « Entreprendre » et bien d'autres.  J'ai cherché à avoir un mentor et solliciter les services de consultants. Bien entendu, je me suis entourée de collaborateurs dont les postes de travail requièrent une haute technicité.



Start-up & Co : Quel genre de sacrifices avez-vous dû consentir pour exercer en tant qu’entrepreneur ?

N.N.I.K : Je me suis privée de bonnes choses, d’une garde-robe de beaux vêtements etc…  J’étais contrainte de travailler et de dormir au magasin. En somme, j’ai dû réduire mon train de vie pour épargner et injecter l’argent dans l’entreprise.



Start-up & Co : Quel est le plus grand échec que vous avez subi dans votre métier d’entrepreneur ?

N.N.I.K : Mon plus grand échec fut de ne pas soucier de la rentabilité de ma toute première entreprise qui vendait des denrées alimentaires, alors que la préoccupation première d’un entrepreneur est de faire des profits.



Start-up & Co : Que vous manque-t-il pour développer votre activité ?

N.N.I.K : Il nous manque des financements. Je suis à la recherche d’investisseurs.



Start-up & Co : A quoi vont vous servir les financements que vous recherchez ?

N.N.I.K : les financements recherchés vont servir à augmenter les appareils et outillages relatifs à l’élaboration de bijoux, s’approvisionner en stock de matières et installer un showroom.


Start-up & Co : Avez-vous  déjà approché des banques ?

N.N.I.K : J’ai plutôt sollicité des prêts auprès de structures de microfinance. Malgré la petitesse des sommes octroyées, j’ai pu faire fonctionner ma boutique tant bien que mal.


Start-up & Co : Il existe d'autres opportunités avec un potentiel de retour sur investissement plus important que celui de la bijouterie: l'agro-business, la téléphonie mobile, le logement, la santé etc... . Ne craignez-vous pas que d'éventuels investisseurs se désintéressent de votre activité ?

N.N.I.K : Non je ne crains pas ce fait. Il existe un réel marché en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, quel que soit le continent, vous trouverez toujours une personne qui achètera des bijoux pour des raisons d’ordre affectif, esthétique, social... Je crois très fort en mon affaire.

Start-up & Co :   De nombreux investisseurs internationaux continuent à percevoir l’ensemble de l'Afrique comme un continent à risque. Que répondez-vous à un Business Angel qui hésiterait à investir en Côte d’Ivoire et particulièrement dans votre société ?

N.N.I.K : Il n'y a rien à craindre ! Les différentes crises qui ont secoué la Côte d’Ivoire font désormais partie du passé. De nombreuses réformes ont été entamées pour rendre l’environnement des affaires plus attractif.


Start-up & Co : Quels sont les entrepreneurs à succès qui vous inspirent le plus et vous font avancer dans votre projet ?

N.N.I.K : Il y a d'abord vous-même Harley McKenson. Je suis avec intérêt vos actions via les plateformes www.startupstreet.biz et www.McKenson-Invest.com  . Je m'inspire grandement de Jean Kacou Diagou, le PDG de NSIA banque et président de la Confédération des Entrepreneurs de Côte d'ivoire. Je tiens également à mentionner Monsieur N'Zikan, un grand entrepreneur intervenant dans plusieurs secteurs d’activité. Enfin, il y a Steve Job qui, malgré quelques échecs retentissants, avait su rebondir de manière magistrale grâce aux smartphones.



Start-up & Co : Quels conseils donneriez-vous aux étudiants, aux jeunes diplômés et aux autodidactes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en Côte d’Ivoire?

N.N.I.K : J’exhorte tout ce groupe à s'impliquer pleinement car entreprendre, c'est une aventure parsemée d’embuches. Celui qui sait la mener arrive à un succès certain. Il faut s'armer de courage, de discipline et de foi.


Pour obtenir un complément d’information sur la Bijouterie aux parures Schekina, vous pouvez vous rendre sur sa page Facebook en cliquant sur le lien hypertexte suivant :




                  Réalisé par: Harley McKenson
Fondateur de www.McKenson-Invest.com 
Suivez nous sur twitter :      Start-up & Co